Selon la tradition orale, ce bâtiment aurait été construit vers 1764, soit quelques années après l’incendie du premier manoir seigneurial par les troupes anglaises en 1759. L’édifice abrite un four à pain ainsi qu’un puits.
Le promontoire et le fournil du domaine des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli.
L'intérieur du founil des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli, en 2008. À droite : le four à pain. À gauche, derrière la barrière : le puits.
Philippe Aubert de Gaspé, dans son roman Les anciens Canadiens (1863), en fait allusion lorsqu’il signale la présence, au sud-est du manoir, d’un pavillon recouvrant un puits qui communiquait à la cuisine du logis principal par un long dalot – mis à jour lors des fouilles archéologiques - et qui servait également de buanderie.
Le manoir de la famille Aubert de Gaspé, vers 1900.
Fournil reconstruit vers 1764 et situé sur le site de l’ancien manoir des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli. Carte postale, 1972.
Anciennement, en milieu rural, le voyageur pouvait observer à proximité ou attenant à presque chaque habitation de tels fours à pain. Ils étaient généralement construits en glaise, parfois en briques et, beaucoup plus rarement, en pierres avec une voûte de briques comme celui-ci.
Le fournil des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli en 2013.
Le four à pain du fournil des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli. Photo prise en 2011.
Le four à pain servait, bien entendu, principalement à la cuisson du pain. On y cuisait aussi des fèves au lard, des pâtés de viande ou encore des galettes. Pendant la belle saison, il est fort possible qu’on y ait partagé des repas. Mais bien d’autres utilisations lui furent dévolues.
Disposant d’un puits et bien abrité, on y effectuait de plus divers travaux domestiques. Comme le rapporte Philippe Aubert de Gaspé, le bâtiment fit également office de buanderie. On devait, par exemple, y fouler et faire sécher les étoffes du pays.
Le puits dans le fournil des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli. Photo prise en 2011.
Le four à pain symbolise les us et coutumes traditionnels du pays. À Saint-Jean-Port-Joli, les artistes nous offrent d’ailleurs un vaste choix de fours miniatures habilement sculptés qui nous rappelle le bon pain de ménage d’antan.
Le fournil de la famille Aubert de Gaspé, en 2008, à Saint-Jean-Port-Joli.
Des pains de campagne sortant du four à pain des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli, en 2013.
Des pains de campagne cuits dans le four à pain des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli, en 2013.
De 1964 à 1975, le fournil des Aubert de Gaspé a servi à abriter le Musée des Anciens Canadiens, fondé par Maurice Leclerc. Puis, le musée a déménagé au 332, avenue De Gaspé Ouest et est devenu le Musée de sculptures sur bois des Anciens Canadiens, un des attraits touristiques les plus importants de Saint-Jean-Port-Joli.
Carte postale montrant le Musée des Anciens Canadiens installé dans le fournil du manoir des Aubert de Gaspé, de 1964 à 1975.
L'intérieur du fournil du manoir des Aubert de Gaspé, à Saint-Jean-Port-Joli, alors qu'il abritait le Musée des Anciens Canadiens, en 1964.
Aujourd’hui, c’est la Corporation Philippe-Aubert-de-Gaspé qui assure la conservation et la mise en valeur du fournil des Aubert de Gaspé. Elle l’a même fait restaurer en 2008. Par ailleurs, le four à pain, comme le prouvent les photos précédentes, fonctionne toujours.
Le site du manoir seigneurial des Aubert de Gaspé, à Saint-Jean-Port-Joli, en 2006, avant la construction du Musée de la mémoire vivante. Le caveau à légumes (à l'arrière-plan) et le fournil (à l'avant-plan) des Aubert de Gaspé, ayant échappés à l'incendie de 1909, ont été restaurés et mis en valeur.
Le Musée de la mémoire vivante et le fournil des Aubert de Gaspé à Saint-Jean-Port-Joli, en 2008.
L'intérieur du fournil du domaine seigneurial de Philippe Aubert de Gaspé, à Saint-Jean-Port-Joli, en 2013.
Le fournil de la famille Aubert de Gaspé, en 2008, à Saint-Jean-Port-Joli.
Référence : Musée de la mémoire vivante
Collections : Huguette Leclerc Schweiger, Musée de la mémoire vivante (Photographe : Judith Douville), Louis Saint-Pierre, Frantz Delice et Sophie Lemelin-Guimond, René Gilbert, René Hardy (Photographe : René Hardy)