ACTUALITÉS / ACTIVITÉS

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LES SEMIS INTÉRIEURS

Le Musée de la mémoire vivante vous présente un premier article d’une série hebdomadaire sur des techniques horticoles pour vos aménagements extérieurs et vos plantes intérieures. Cette initiative rejoint les valeurs de développement durable du Musée, mais aussi sa mission. Plusieurs trucs et astuces nous viennent de la transmission orale. Si vous le désirez, vous pouvez nous faire part de vos savoirs et conseils par la page Facebook du Musée ou par courriel.

Bonne lecture et bon jardinage !

Avant de commencer

Faire les bons choix

Le choix des plantes ornementales et potagères que l’on désire cultiver doit se faire selon l’emplacement où pousseront les végétaux.

Pour avoir des résultats satisfaisants, il faut choisir ses futures plantes en fonction de l’emplacement où vous désirez les voir s’épanouir à l’été et selon leurs besoins.



L’ensoleillement

La mi-ombre implique au moins 4 heures de soleil par jour ; le soleil du petit matin ou le soleil de fin de journée et non pas le soleil du midi.

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Source de l'image Wikipedia

Le vent

La hauteur d’une plante se choisit en fonction de la force du vent pour éviter de grandes déceptions.

Le type de sol

Sans faire une analyse scientifique, vous pouvez déterminer le type de sol de votre jardin ou potager. Les principales caractéristiques à connaître sont les suivantes.

Il y a des sols riches gardant bien l’eau. Ils forment une petite motte au creux de la main lorsque vous en prenez une poignée et que vous la serrez.

Il y a des sols sablonneux qui se drainent rapidement. Ces sols ne s’agglomèrent pas, ils tendent à glisser entre les doigts.

Puis il y a « l’entre-deux », c’est-à-dire un sol riche et bien drainé.

Invisible à l’oeil, le pH du sol se mesure par analyse. Les centres jardins font habituellement ces analyses. Il y a des sols acides, alcalins ou neutres.

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Source ce l'image conseils_jardin.fr



Le pH du sol

Le pH est la mesure du degré d’acidité du sol. La majorité des sols ont un pH situé entre 4,5 et 7,5. Un sol légèrement acide (6,5) convient à la majorité des plantations.

[pH est l’abréviation de potentiel Hydrogène]

La zone de rusticité

La rusticité d’une plante est sa capacité de croître dans une aire géographique donnée. Le tableau ci-dessous vous permet de trouver la zone de rusticité de la région où vous habitez. Au Québec, il y a cinq zones de rusticité et deux subdivisions de celles-ci a et b.

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Source de l'image http://grainarbre.over-blog.com/

Connaître cette information est important lorsque l’on sème ou plante des vivaces (fleurs, arbustes, arbres). Il y va de leur capacité de survivre à l’hiver. De plus, une plante annuelle cultivée dans une zone plus froide que la sienne ne donnera pas de bons rendements. Selon l’altitude, il y a également des variations perçues comme des retards entre des régions d’une même zone de rusticité (exemple : cultiver a niveau et près du fleuve et cultiver à 500 m).

Le sachet de graines

Les sachets de graines vous donnent des informations importantes.

• La hauteur et la largeur de la future plante.

• Ses besoins en eau et en ensoleillement.

• Si elle doit être semée à l’intérieur ou directement au jardin.

• À quelle profondeur la semer et à quelles profondeur et distance la planter à l’extérieur.

• Le temps requis pour germer.

• À quel moment semer.

Ce dernier point est indiqué en nombre de semaines avant le dernier gel. Gardez à l’esprit qu’une année sur deux, le gel peut être tardif ou cesser plus tôt.

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Source de l'image Agrométéo Québec

Comment s’y retrouver ? Déterminez la date du dernier gel dans votre région. Faites-vous un tableau montrant la correspondance entre le nombre de semaines et la date correspondante.

Exemple : Si un dernier gel est estimé vers le 26 mai, 10 semaines avant le dernier gel correspond à la période du 15 mars.

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Un petit truc

Au début de l’année ou lorsque vous les achetez, classez vos sachets de graines en ordre des dates de semis selon votre zone de rusticité.


Chaque semaine, vous aurez sous la main ce qui doit être semé.

Les graines, lesquelles choisir : naturelles, enrobées, en ruban,..

Les graines sont présentées naturelles, enrobées (argile et colorant de grade alimentaire), en ruban, en capsules solubles. Le choix dépend de vous. Les graines naturelles sont très faciles à manipuler et l’oeil averti sait les repérer sur le substrat.



Préparer les graines pour les semer

Plusieurs variétés de graines ne demandent pas de préparation. Cependant, le trempage des graines permet d’en accélérer la germination. Si ce traitement est indispensable, ce sera inscrit sur le sachet. Certains préfèrent le faire systématiquement avec les graines de moyenne et de grande taille (ex. poivrons, tomates, capucines, etc.). Pour garder pendant 6 et parfois 24 heures de l’eau tiède pour le trempage, un vieux contenant isolé de type Thermos est parfait.

Attention, ce traitement n’est pas recommandé pour toutes les graines, vérifiez.

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La scarification et la stratification ou vernalisation

Certaines graines ont un tégument très épais (l’enveloppe protectrice) et doivent être scarifiées avant d’être semées. Il s’agit d’un traitement pour user ou fendiller en surface seulement le tégument.

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La technique la plus simple est de fixer un papier sablé à gros grains dans un pot de plastique le côté rude vers l’intérieur. Déposez les graines, placez le couvercle et brassez jusqu’à ce que le tégument devienne légèrement terne ou ait changé d’aspect. Après avoir scarifié toutes vos graines, versez-les dans un verre d’eau et laissez-les reposer une nuit. Le lendemain, plantez les graines qui ont gonflé, et répétez l’opération de scarification au besoin.

D’autres graines ont besoin de connaître un faux hiver. Elles nécessitent une stratification au froid. Mettre le sachet de graines au réfrigérateur n’est pas suffisant. Une certaine humidité est nécessaire. Semez et placez le contenant dans un sac au réfrigérateur ou dans un endroit avoisinant les cinq degrés Celsius pendant trois mois.

Le matériel requis : contenants, substrat (terreau) de plantation et éclairage

Les semis peuvent se faire dans presque tous les contenants que l’on retrouve chez soi pourvu qu’ils ne soient pas putrescibles ou qu’ils ne rouillent pas.

Si vous recyclez des contenants alimentaires, percez plusieurs trous dans le fonds pour que le surplus d’eau puisse s’égoutter après chaque arrosage. Assurez-vous que vos contenants soient propres d’une utilisation à l’autre. C’est l’un des gages de la réussite.

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Contenants alimentaires recyclés - Photo Musée de la mémoire vivante

Des pots de tourbe et des pastilles de tourbe qui gonflent au contact de l’eau sont des choix judicieux pour les plantes à racines sensibles. Les alvéoles d’une boîte d’œufs en carton font aussi l’affaire. Elles se composteront après la plantation en pleine terre. Ici, le recyclage a toute sa place.

Le substrat à semis et boutures est recommandé à cette étape-ci. Il est artificiel, c’est-à-dire qu’il est formé de matériaux naturels, mais sans terre. Ils sont légers, aérés et permettent ainsi d’éviter les problèmes de moisissures et autres.

Il est possible de préparer son propre substrat en utilisant de la tourbe (1 partie) et de la perlite (1 partie) ou de la vermiculite.

Le substrat pour semis est pauvre. Si vous l’utilisez après le repiquage de vos plants, il faut après une période de deux semaines ajouter avec parcimonie et graduellement un engrais pour obtenir de bons résultats. Le substrat de croissance est plus riche.

Les sacs de substrats portent toujours trois chiffres bien visibles avoisinant les 0,5-0,07-0,1. Ces nombres sont le pendant des trois chiffres sur les contenants d’engrais du commerce (ex. 15-30-15). Il s’agit dans l’ordre de la teneur en azote (N) qui stimule la croissance, en phosphore (P) qui agit pour un bon enracinement et le potassium (K) qui maintient la plante en bonne santé. Vous constatez que la proportion est infime dans le substrat à semis.

Les semis ont besoin de lumière, à moins d’avis contraire indiqué sur le sachet. L’idéal est l’utilisation d’une lampe de culture. Pour vos premières expériences, une fenêtre orientée vers le sud ou sud-ouest et bien ensoleillée conviendra. Près d’une fenêtre, lorsque les plants sont levés, vous devez tourner les contenants d’un quart de tour chaque jour pour éviter les déformations (faux côtés).

Si vous optez pour un système d’éclairage, la source de lumière doit être à 15 cm du plateau de semis. Le meilleur tube ou lampe horticole DEL pour les semis est le Cool White (blanc froid). Il dégage surtout des rayons bleus. Ces rayons donnent des plants plus compacts.

Les lampes incandescentes dégagent plus de rayons rouges qui occasionnent de l’étiolement (pousse en orgueil). Pour les semis, évitez les tubes horticoles et les tubes Daylight ou Warm White, enrichis en rayons rouges.

Le système d’éclairage est relevé de quelques centimètres au fur et à mesure que les plants croissent. Il faut toujours avoir une distance de 15 cm entre la source de lumière et le sommet des plants.

Semons !

Versez du substrat dans un plat (type bol à mélanger) et ajoutez graduellement de l’eau tiède — pas trop pour ne pas détremper le mélange — et brassez le tout pour bien humecter l’ensemble.

Égalisez la surface avec une planchette sans trop presser le sol pour ne pas le compacter.

Déposez les graines en rang ou à la volée (c’est la taille de la graine qui dictera votre choix).

La profondeur à laquelle on place la graine est de trois fois son diamètre et l’espace entre chacune est idéalement de 1 à 2 cm selon leur taille.

Les très petites graines ne sont habituellement pas recouvertes de substrat.

Dans tous les cas, utilisez une bouteille faisant une bruine pour humidifier la surface du substrat. Placez vos semis dans des conditions d’effet de serre; soit en les recouvrant d’un film transparent ou placez-les dans un contenant transparent pour conserver l’humidité et prévenir les variations de température brutales. Des gouttelettes se formeront sur la paroi du couvercle. C’est normal. (Rf. photo précédente)

La température moyenne pour la germination se situe entre 21 et 24 degrés Celsius. Elle doit être constante le jour comme la nuit pendant cette période.

Certaines graines requièrent des températures plus fraîches, vérifiez sur les sachets ou faites une recherche sur internet en cas de doute.

Il reste à placer vos contenants sous l’éclairage ou près d’une fenêtre. Vérifiez quotidiennement si le substrat a séché et, au besoin, arrosez avec une fine bruine. Il doit être continuellement humide. Remettez le couvercle transparent sur votre plat de semis. Le temps de germination varie d’une variété à l’autre. Ce temps est habituellement indiqué sur les sachets de graines.


Le prochain article portera sur les soins à donner aux plantules et le repiquage.

Rédaction : Judith Douville 2020/03/26

Pour information contactez le 418-358-0518 ou

Publié le 8 avril 2020